Au
XIXe siècle, plusieurs sièges de banque se sont installés autour de
la Préfecture : la Société Marseillaise de Crédit (rue Paradis), la Banque
de France et la Caisse d’Épargne (place Paradis, aujourd’hui Estrangin-Pastré).
Un autre établissement – la Banque d’Italie – s’est établi au 75 de la rue
Saint-Ferréol ; le bâtiment abritait jusqu’à très récemment le Virgin
Megastore. À ma connaissance, il n’existe pas d’archives publiques permettant
de retracer sa construction. Son architecte et le sculpteur qui a décoré sa
façade sont donc pour l’instant anonymes.
Le
Commerce et l’Industrie, bas-reliefs en marbre
75 rue Saint-Ferréol, 6e arrondissement
L’élégante
entrée se fait par une serlienne, c’est-à-dire par une triple baie avec au
centre un arc en plein cintre et sur les côtés des linteaux. Cette composition,
citée pour la première fois par l’architecte italien Sebastiano Serlio
(1475-1554), d’où son nom – dérive des antiques arcs de triomphe romains. Le
décor sculpté se développe sur la clé de l’arc (tête de Mercure, dieu du commerce) et sur les écoinçons (allégories du Commerce et de l’Industrie).
La
figure symbolisant le Commerce tient
d’une part un caducée – attribut de Mercure – et une corne d’abondance. L’Industrie
pose, quant à elle, un marteau sur l’enclume tandis qu’en arrière-plan
apparaissent une roue crantée – attribut traditionnelle de cette allégorie – et
des cheminées fumantes d’usines. La Banque d’Italie se présentait donc comme l’établissement
bancaire des négociants et des industriels phocéens.